Labbrand a lancé cette année la 2ème édition de VOCALIZ, le concours étudiant de création de mots nouveaux. L’objectif : célébrer la créativité et sensibiliser à l’importance des mots justes. De ce fait, la remise des prix a eu lieu le 5 décembre. 3 noms gagnants ont été récompensés: Exilémie, Rédiager et Retamorpher.
Des étudiants de 30 écoles ont répondu présent
Initié par le département Naming de Labbrand, le concours VOCALIZ propose aux étudiant.e.s de créer un mot nouveau (qui n’existe pas dans le dictionnaire) dans le but de refléter notre temps, parler d’une nouvelle réalité, d’une expérience vécue, d’un phénomène observé, ou encore d’une émotion.
Ainsi, pour cette deuxième édition de novembre 2024, le nombre de propositions a doublé, avec des créations venant de 30 écoles en France.
Plus qu’un simple exercice de réflexion et de créativité, c’est aussi une façon de prendre le pouls de toute une génération.
Les trois mots gagnants
Le jury du concours, composé de Isabelle Millet (Ecrivain biographe – ex journaliste Radio), Lucas Denjean (Directeur d’Extreme Dot), Myriam DILMI (Directrice Market Research chez Labbrand), Anne Mayer Mareuil (Professeur ESSEC, consultante en marketing), Chloé Labouriaux (Chargée d’études au CNC) et Nadège Depeux (Directrice Naming chez Labbrand), s’est réuni le 25 novembre pour désigner les trois gagnants.
Premier prix : Lynn E. et Maria M.
Exilémie
Déf. : le paradoxe émotionnel d’un expatrié : Un mélange de joie et de nostalgie dans sa nouvelle vie tout en ressentant un lien émotionnel profond avec ses racines.
« Il vivait avec une exilémie constante, un équilibre entre gratitude pour l’avenir qu’il avait construit et un amour intact pour sa terre natale. »
L’avis du jury :
« En tant qu’écrivain-biographe, je suis bien entendu très attentive aux mots. Le choix du néologisme « Exilémie » pour le premier prix de ce concours Vocaliz s’est pour ma part rapidement imposé. Il me semble en effet qu’il illustre avec justesse une réalité humaine. Dans un monde où les mobilités se multiplient, où les identités se construisent souvent entre plusieurs cultures, ce terme trouve une résonance particulière. Il parle à tous ceux qu’ils soient expatriés, migrants ou citoyens déracinés (quelle qu’en soit la raison), qui ressentent cet équilibre fragile entre ancrage et déracinement. »
Isabelle Millet
Deuxième prix : Julien R.
Rédiager
Déf. : tout simplement, utiliser l’IA pour rédiger quelque chose
« Pour gagner du temps, j’ai rédiagé cet email !. »
L’avis du jury :
Le mot rédiager aborde un vrai sujet d’actualité : l’impact de l’intelligence artificielle sur nos pratiques d’écriture, qui transforme le quotidien des étudiants. Quatre participants ont exploré cette réalité en quête d’un terme reflétant cette mutation, et rédiager s’est imposé comme une évidence. Simple et direct, ce néologisme s’appuie sur le mot rédiger, qui évoque un travail structuré et souvent laborieux, tout en laissant de côté l’idée de créativité propre à l’humain. Il incarne avec justesse le pragmatisme de la génération actuelle face aux défis technologiques.
Nadege Depeux
Troisième prix : Loïse G
Retamorpher
Def : retamorpher (verbe) : Étymologie Retard/retarder et Morphée : Demi dieu, fils d’Hypnos (Dieu du sommeil) et de Nyx (déesse de la nuit). Retarder, à outrance, le moment du réveil. Il est possible de retamorpher après une nuit ou simplement après une sieste dont il est difficile de sortir. Retamorpher peut être dû à des troubles du sommeil (insomnie), des troubles anxieux (peur d’affronter la réalité qui va avec le réveil) ou simplement à de la paresse. Beaucoup d’individus retamorphent pour éviter d’affronter un monde extérieur qui leur parait anxiogène.
« Je tenais vraiment à venir à ta crémaillère mais j’ai retamorphé jusqu’à 23 heures… À mon réveil, tout le monde était déjà parti »
L’avis du jury :
« Ce mot qui évoque une réalité quotidienne que beaucoup peuvent reconnaître, a une étymologie intéressante car elle combine avec ingéniosité la langue moderne et la mythologie, lui offrant une dimension symbolique et riche. Cette proposition pourrait enrichir le vocabulaire français, qui aujourd’hui, n’a pas d’équivalent pour le mot anglais « snoozer » « .
Chloé Labouriaux
Bravo aux trois gagnants qui ont inspiré le jury !
« Passionnant de découvrir ces réalités, souvent à peine perceptibles mais si justes, ces sensations fugaces, ces émotions contrastées, auxquelles les 18-25 ans, ont voulu donner un mot. Expressions de leur grande sensibilité, de leur regard aiguisé sur le monde, de leur inquiétude parfois, de leur nostalgie déjà, ces nouveaux mots sont une formidable occasion de se plonger dans l’univers de la génération Z «
Anne Mareuil