Un désintérêt pour la technologie
Quelques semaines après que Disney a fermé sa division de développement Metaverse, et juste quelques jours après que le mot « Metaverse » soit entré dans l’édition 2024 du dictionnaire « Le Petit Robert », nous nous sommes demandé ce qui se passait avec le Metaverse car nous avons constaté un désintérêt global pour cette technologie. En effet, plusieurs signaux épars convergent, indiquant la nécessité de prendre en compte l’état actuel du Metaverse.
Après la faillite de la Silicon Valley Bank, le marché de la réalité virtuelle aux États-Unis n’attire plus les capitaux. Selon une étude de McKinsey, plus de 120 milliards de dollars ont été dépensés pour cette technologie l’année dernière. Malgré un rebranding réussi et des investissements de plusieurs millions de dollars dans le Metaverse, Meta a récemment abandonné ses projets de NFT et remercié 10 000 employés. Les événements du Metaverse n’attirent également plus beaucoup d’intérêt. A peine 200 000 personnes se connectent aux salons virtuels de Facebook chaque mois. « Un monde vide est un monde triste », note Meta dans un document interne consulté par The Independent.
Un autre exemple de plateforme en difficulté est Decentraland. Un monde virtuel majeur où les utilisateurs échangent des biens immobiliers virtuels sous forme de jetons non fongibles (NFT). La plateforme était autrefois populaire mais connaît actuellement de profondes difficultés, avec des revenus en chute libre et un intérêt croissant pour la possession de terres virtuelles. L’avenir semble de plus en plus incertain avec un nombre croissant de traders actifs. Le prix des terres sur des plateformes comme The Sandbox ou Decentraland a récemment chuté. Avec le coût d’une parcelle passant de 11 000 dollars l’année dernière à seulement 2 000 dollars actuellement, indiquant l’impact de la crise des cryptomonnaies.
L’essor de l’IA
L’essor de l’intérêt pour l’IA joue également un rôle clé dans le désintérêt pour le Metaverse. Des rapports du groupe IBA suggèrent que le fondateur de Meta, Mark Zuckerberg, est activement en train de planifier l’annulation de son investissement dans le concept du Metaverse et de se tourner vers l’intelligence artificielle (IA). L’un des principaux reproches adressés au Metaverse est le manque de maturité de la technologie. Un problème que l’IA aborde de manière beaucoup plus efficace.
Que signifie le métaverse ?
Mais que signifie le Metaverse pour les gens en général ? Selon une enquête iFop menée en 2022, le Metaverse reste relativement méconnu du grand public. En effet, seulement 35% des Français déclarent avoir une compréhension claire du Metaverse, avec seulement 14% fournissant une définition précise. Ce résultat suggère que le Metaverse est encore considéré comme un univers de niche. Avec également un écart générationnel et social évident. Les jeunes générations montrent une meilleure compréhension du concept. 42% des 18-24 ans comprennent le Metaverse contre 28% des 65 ans et plus. De même que les catégories socio-professionnelles supérieures (59% des catégories socio-professionnelles supérieures contre 27% des personnes sans diplôme). Ces deux fractures – générationnelle et sociale – se manifestent également dans les représentations associées au Metaverse et à ses utilisations potentielles.
Des concepts peu connus
Dans l’ensemble, en France, les concepts associés à Web3 restent peu connus du grand public, et un effort éducatif est nécessaire pour favoriser la compréhension. L’étude révèle que seulement 35% des Français affirment comprendre ce qu’est le Metaverse, avec 14% fournissant une définition précise. L’écart générationnel et social est également évident, avec 42% des 18-24 ans ayant une meilleure compréhension du Metaverse par rapport à 28% des 65 ans et plus. De plus, 59% des catégories socio-professionnelles supérieures sont au courant du Metaverse contre 27% de ceux qui n’ont pas de diplômes. Ces fractures se manifestent dans les représentations associées au Metaverse et à ses utilisations potentielles.
Anti métaverse
En avril, la marque de crème glacée Magnum a lancé une campagne anti-Metaverse « #NotAvailableInTheMetaverse ». Promouvant le plaisir dans la vie réelle et surfant sur la vague de désintérêt à l’égard du Metaverse. Dans le cadre de la campagne et de la mission plus large de Magnum, l’entreprise a collaboré avec le neuroscientifique spécialisé en bien-être mental, le Dr Jack Lewis. Ceci afin de développer un guide de 20 points pour profiter du plaisir en ligne et hors ligne. Le guide de plaisir Magnum comprend des conseils sur les pauses à prendre loin des écrans, la limitation de l’utilisation des réseaux sociaux et l’évitement du visionnage excessif de la télévision. Citations de The Future Laboratory.
En lien avec cet appel à davantage d’interactions « réelles », une enquête menée par le CNEAP a révélé que l’avenir de la génération Z ne sera peut-être pas dématérialisé. Simultanément au développement de Web3, 8 jeunes Français sur 10 prévoient de travailler dans un domaine lié à la nature. « L’enquête montre ce que nous savions intuitivement. Les métiers de la nature, l’appétence pour les êtres vivants, sont en hausse, principalement chez les jeunes. Ils (la génération Z) sont préoccupés par l’avenir de la planète et ont l’intention d’y contribuer », déclare Philippe Poussin, secrétaire général du CNEAP.
De plus, pour répondre au caractère peu applicable du Metaverse, certaines initiatives semblent intéressantes pour relever ce défi. Comme Coty, qui a annoncé le lancement de Coty Campus. Un Metaverse interne « pour permettre à chacun d’acquérir de nouvelles compétences ».
Cependant, l’IA semble être une technologie prometteuse avec des applications qui émergent déjà dans le monde réel. Ce qui pourrait susciter beaucoup plus d’intérêt de la part des utilisateurs par rapport au Metaverse. Si ses utilisations ne se déplacent pas vers des solutions plus applicables dans la vie réelle…
